[NEWS CARRIÈRE] Manager son boss

Une de mes boss disait de moi que j'avais des convictions. En fait elle voulait dire que j'étais assertif et qu'on savait toujours ce que je pensais, ce dont j'avais besoin et comment elle pouvait choisir d'y répondre... ou pas. Enfant de la génération X, je me retrouve beaucoup plus dans le système Y qui veut qu'on exprime ses besoins. J'ai souvent dit à des collaborateurs n-2 quand je manageais dans la Banque d'Investissement et qui venaient se plaindre de quelque chose: et tu en as parlé à ton manager? et ce serait comment si tu le faisais? Le silence s'entend rarement. Ne reproche pas à ton manager de ne pas te donner ce que tu ne demandes pas :-)

Voilà, dans ce sujet que j'aborde, il y en a plusieurs dont être assertif et tout se fond pour moi dans le fait qu'en tant que collaborateur, je sais "manager mon boss". En tant qu'executive coach, je me rends souvent compte que les salariés qui en ont le plus besoin sont les cadres de direction vis à vis de leur PDG. Lisez pour toutes et tous mes quelques conseils en la matière:

1. Bien se connaître et le/la connaître pour avoir conscience des opportunités et risques à travailler ensemble. Le manager dispose d'une légitimité rationnelle* (il est votre manager), ce qui ne veut pas dire que cela lui donne tous les droits. Après, dans vos communications avec lui/elle, c'est souvent la question de la forme qui va être importante pour ne pas le heurter;
2. Exprimer ses besoins avec par exemple la Communication Non Violente (CNV): Observation, Ressenti, Besoin, Demande. Comme le dit Thomas d'Ansembourg dans son livre éponyme, "cessez d'être gentil, soyez vrai!". Le manager n'est pas un parent à qui nous taisons des choses pour leur plaire comme le fait l'enfant.
3. Savoir dire non, savoir décaler les choses. Il est clair que beaucoup de managers ne savent pas forcément bien manager. Avoir conscience de l'important et de l'urgent (matrice d'Eisenhower) et l'expliciter pour cadrer votre travail peut être un bon outil. Les estimations de charge de travail explicitées de manière transparente permettent de montrer aussi qu'un objectif n'est pas atteignable dans le délai qu'il/elle souhaite;
4. Reconnaître ses qualités en lui donnant du feedback. Il s'agit là de nourrir en toute honnêteté la relation. Et un manager est aussi un salarié avec un besoin de reconnaissance.

Ca vous donne des idées? Partagez-les!

Cyril Regourd, Consultant Carrière IESEG Network (c.regourd@ieseg.fr)

*Selon l'économiste et sociologue allemand Max Weber, il existe 3 formes de légitimité:

• charismatique, liée à une autorité exceptionnelle (e.g. héros, grand tribun, etc.);
• traditionnelle, fondée sur une tradition (e.g. dynastie);
• rationnelle, liée à la fonction (e.g. président, manager).