[NEWS CARRIÈRE] Surmonter le syndrome du grand coquelicot pour évoluer dans sa carrière
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Surmonter le syndrome du grand coquelicot pour évoluer dans sa carrière
Imaginez que vous êtes très investis dans votre travail et que vos réussites parlent d’elles-mêmes. Pourtant, au lieu de recevoir des encouragements, vous percevez des regards envieux, des commentaires sarcastiques, voire des tentatives pour freiner votre progression ou pour vous mettre à l’écart. Si cette situation vous est familière, peut-être êtes-vous confronté au syndrome du grand coquelicot. Ce phénomène discret mais insidieux, affecte bon nombre de professionnels brillants. Comment naît ce syndrome dans le milieu professionnel ? Quels en sont les signes et les conséquences ? Et surtout, comment y faire face pour continuer à s’épanouir dans sa carrière ?
Origines
Le syndrome du grand coquelicot est une attitude et un phénomène de société qui se manifeste par le ressentiment, l'exclusion ou la critique de personnes qui se démarquent par leur différence, leur parcours professionnel réussi ou leurs accomplissements.
Le syndrome du grand coquelicot a été popularisé pour la première fois en 1984 par Susan Mitchell dans son livre "Tall Poppies", et plus récemment par Doug Garland dans "The Tall Poppy syndrome".
Le syndrome du grand coquelicot puise son origine dans une métaphore visuelle : celle d'un champ de coquelicots où certains, plus grands que les autres, se distinguent par leur hauteur. Ces coquelicots qui dépassent représentent une exception dans un ensemble généralement uniforme. Dans un souci de maintenir une apparence homogène et cohérente, ces coquelicots sont souvent les premiers à être coupés. Cette image illustre la dynamique sociale où ceux qui se démarquent par leurs réussites ou leurs compétences exceptionnelles sont souvent ciblés pour être ramenés au même niveau que leurs pairs.
Définition
Le syndrome du grand coquelicot décrit un phénomène où les individus particulièrement brillants ou performants sont mis à l’écart ou dénigrés par leurs pairs inconsciemment, ouvertement ou secrètement... Concrètement, cela peut se traduire de différentes manières par : de la jalousie, des commentaires désobligeants, des critiques et/ou des attitudes insidieuses malveillantes. L'objectif de ces comportements est de "couper la tête" de ceux qui se démarquent, afin de les ramener au niveau perçu comme acceptable par les autres.
Le terme Tall Poppy syndrome trouve ses racines dans les cultures australienne et britannique, mais il est aujourd'hui reconnu comme un phénomène culturel et observé à l'échelle mondiale.
Le syndrome du grand coquelicot affecte autant les hommes que les femmes, mais les femmes en sont particulièrement victimes. Ce qui est frappant, selon l’étude de 2018 de la chercheuse Canadienne Rumeet Billan, c’est la propension des femmes à vouloir couper la tête du coquelicot : 31% des femmes contre 27,6% des hommes, soulignant une tendance notable des femmes à participer activement à ce phénomène (i.e. misogynie internalisée).
Causes
Les causes du syndrome du grand coquelicot sont multiples et souvent liées aux dynamiques de pouvoir et aux insécurités personnelles. Parmi les principales causes, on trouve :
- Le besoin de conformisme : dans certaines cultures d'entreprise, se démarquer peut être perçu négativement. La pression pour se conformer aux normes établies peut pousser à rejeter ceux qui s'en écartent par leur personnalité ou leurs succès.
- La peur du changement : une personne performante peut être perçue comme un agent de changement, ce qui peut effrayer ceux qui préfèrent le statu quo.
- La faible estime de soi : qui peut rejaillir ainsi que des sentiments d’infériorité et d’insécurité lorsque les personnes se comparent les unes aux autres.
- La jalousie : les collègues peuvent ressentir de l'envie face aux succès de quelqu'un d'autre, surtout s'ils estiment que ces succès mettent en lumière leurs propres faiblesses ou insuffisances.
Signes
Les formes que peuvent prendre le syndrome du grand coquelicot son insidieuses, parfois ténues, mais les conséquences de ce phénomène sont, elles bien tangibles et parfois dévastatrices.
Le syndrome du grand coquelicot se manifeste de plusieurs façons, allant de comportements subtils à des actions plus directes :
- Micro-agressions et critiques : une personne victime de ce syndrome peut être dénigrée ou subir des remarques désobligeantes de son entourage professionnel.
- Isolation sociale : les collègues peuvent volontairement exclure la personne performante de discussions ou de projets importants, exclusion souvent faite de manière sournoise.
- Minimisation des succès : les réussites de la personne sont passées sous silence voire dénigrées ou attribuées à des facteurs externes, comme la chance ou l'aide des autres, plutôt qu'à ses compétences ou son travail (ambiance de fausse modestie et de ressentiment).
- Obstacles délibérés : certains peuvent aller jusqu'à mettre des obstacles sur la route de la personne performante, comme lui refuser de l’aide, du partage d’information, de ressources ou des opportunités de développement.
Quels sont les impacts de ce syndrome chez la personne qui en souffre ?
La personne victime de ce syndrome va observer un certain nombre de comportements s’installer progressivement chez elle dont les conséquences, sont, selon certains psychologues, très proches d’un harcèlement moral :
· Baisse de confiance, anxiété, épuisement ou encore dépression (insécurité psychologique)
· Auto-censure à partager ses idées pour éviter les mauvaises actions à son égard
· Être dans la retenue pour annoncer les bonnes nouvelles afin d’éviter de mettre mal à l’aise ses pairs
· Exclusion sociale
· Minimisation de ses réussites et volonté de s’effacer
· Refus de célébrer les réussites
· Méfiance vis-à-vis de l’équipe
· Refus de prise de risques pour éviter les jugements
· Moindre productivité
Comment prévenir le symptôme du grand coquelicot ?
- Rester fidèle à ses valeurs : garder en tête ses principes et objectifs professionnels pour ne pas se laisser influencer par les critiques ou les tentatives insidieuses de dévalorisation.
- S'entourer d'alliés : bâtir un réseau de soutien au sein ou en dehors de l'entreprise pour partager ses expériences et obtenir des conseils.
- Renforcer sa confiance en soi : travailler sur sa confiance personnelle par des activités de développement personnel, en se rappelant ses réussites et son éventail de forces et de compétences.
- Gérer les critiques : apprendre à distinguer les critiques constructives des attaques malveillantes et ne pas laisser les secondes affecter son moral.
- Prendre de la distance : apprendre à relativiser les tentatives de déstabilisation et se rappeler que ces comportements sont souvent le reflet des insécurités de leurs auteurs et non de ses propres défauts.
- Communiquer clairement : s'exprimer avec assurance sur ses réalisations sans paraître arrogant en valorisant également les contributions des autres.
- Éviter l'isolement : participer activement aux activités sociales et professionnelles pour rester connecté avec les collègues et éviter d'être perçu comme distant ou élitiste.
- Se concentrer sur ses objectifs : rester focalisé sur ses ambitions à long terme et ne pas se laisser distraire par les comportements négatifs autour de soi.
- Chercher du feedback positif : solliciter régulièrement des retours positifs et constructifs de mentors, supérieurs ou collègues de confiance pour rester motivé et progresser.
- Se faire épauler ou accompagner : partager ses expériences auprès de votre manager ou d’autres collègues dans un premier temps ou, dans un deuxième temps, se faire accompagner par un professionnel de santé mentale. Les traitements pourront être opérés via l’apprentissage de techniques de réduction du stress ou des techniques d’optimisation du potentiel ou dans un dernier recours par un traitement médicamenteux.
Conclusion
Le syndrome du grand coquelicot affecte aussi bien ceux qui brillent que ceux qui, par insécurité, cherchent à les dénigrer ou ignorer.
Pour ceux qui subissent ce syndrome, il est essentiel de prendre de la distance, de rester fidèle à leurs valeurs et de ne pas laisser ces comportements freiner leur progression.
Quant à ceux qui peuvent se sentir menacés par le succès des autres, il est important de reconnaître que la réussite d'autrui n'enlève rien à la leur et que les différences sont une richesse.
En effet, en cultivant un environnement de respect mutuel et de reconnaissance, chacun peut contribuer à un succès collectif plus grand. Comme dans jardin, où chaque fleur - quelle que soit sa taille et son espèce - en grandissant apporte sa beauté unique, c’est en laissant chaque talent s'épanouir que l'ensemble du jardin prospère réellement et devient harmonieux… 😊
Elizabeth TOUCAS – Executive Strengths Coach & Career Manager – IÉSEG Network
Pour toute demande d’accompagnement personnalisé en Executive Coaching carrière dont vous auriez besoin ou pour toute demande d’informations sur le Pôle Développement Carrière, contactez-moi : e.toucas@ieseg.fr ou 06.85.33.01.57.
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