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[PORTRAIT] Jérémy Damploup – Entrepreneur en Asie - un rêve d’enfant réalisé

Portrait

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28/09/2018

***English version below***

  • Quel a été ton parcours à l’IÉSEG ?

Depuis l’âge de 10 ans, mon objectif a toujours été le même : « Quitter la France et devenir chef d’entreprise en Chine ou en Californie ! ». C’est pour atteindre cet objectif que j’ai souhaité intégrer l’IÉSEG. Cette école post-bac proposait déjà la possibilité de partir à l’étranger en stage dès la première année, de suivre un cursus 100% anglophone et de réaliser des échanges universitaires. 


C’est donc en 2004 que je rejoins les bancs de l’IÉSEG afin de suivre mes plans. Ainsi en 1e année, j’intègre la Junior Entreprise et effectue mon premier stage à San Diego, en Californie. Un an plus tard, j’y retourne pour mon stage de vente que je réalise chez Chrysler-Jeep-Dodge.
Fin de 3e année, je pars 3 mois en stage en Chine, à Suzhou, à coté de Shanghai, dans une agence immobilière spécialisée dans les expatriations. Du stage, je pars directement à Mexico City, faire ma 4e année à la Iberoamericana. Une année inoubliable : un road trip de 27 000 km, l’escalade de l’Itzaccihuatl (5,300 m) et des aventures inimaginables. 
Ma 4e année terminée, je repars en Chine sans passer par la case France et j’attaque ma 5e et dernière année IÉSEG. Je débute par le projet de consulting à Suzhou pour une PME Française qui fabrique des pièces aéronautiques, avec pour objectif de répondre à la problématique suivante : « Comment optimiser les flux logistiques de cette société entre la France et la Chine ? ». 6 mois plus tard, je pars à Shanghai pour mon stage de fin d’étude chez SDV (Bollore group), société de transport et logistique. J’intègre l’équipe customer service qui sera en charge d’organiser le SIAL de Shanghai : la plus grosse exhibition internationale agroalimentaire de la région. 

  • Une anecdote qui t’a marqué ?

Plusieurs en réalité, mais si je devais n’en citer qu’une, ce serait la suivante : l’accès à l’École 24h sur 24. C’était notre 2e maison. On y passait nos soirées à bosser, la plupart du temps dans l’urgence voire à la dernière minute. Je me souviens d’une fois, c'était un lundi soir et nous devions rendre un projet vidéo pour le premier cours du mardi matin, le lendemain. Nous avons passé la soirée à filmer et la nuit à faire le montage sur Windows Movie Maker. Une nuit blanche plus tard, nous avions notre projet finalisé et d’excellents souvenirs passés dans les locaux de l’IÉSEG.

  • As-tu ressenti une « communauté IÉSEG » pendant ces années ?

Oui très clairement ! Je l’ai ressenti mais malheureusement n’en ai pas assez profité. Aujourd’hui quand je vois sur Facebook des diplômés qui se revoient et sont toujours amis 10 ans après, j'ai un pincement au cœur. J’ai sacrifié pas mal d’amitiés et de moments pour cette soif de l’étranger. J’ai gardé quelques amis de promo qui sont devenus aujourd’hui des amis pour la vie. J’aurais cependant aimé pouvoir en garder plus.
Et si des diplômés de la Promo 2009 lisent cet article et souhaitent reprendre contact, n’hésitez pas, cela me ferait vraiment plaisir d’avoir de vos nouvelles.

  • Quel est ton parcours professionnel depuis ta sortie de l’IÉSEG ?

A la fin de mon stage de fin d’étude à Shanghai, une fois mon diplôme en poche, je décide de rester en Chine afin de trouver mon premier job. Une opportunité s’offre rapidement à moi dans le groupe Daimler (Mercedes Benz). Ils me proposent en effet un job de rêve au siège régional à Pékin : une tour immense de 35 étages dans le quartier des affaires à côté de la tour Microsoft. Cependant, en raison de la difficulté à obtenir un permis de travail en Chine, l’offre n’aboutit pas. Suite à cet imprévu, j’accepte la proposition de SDV de gérer le « business development » de leur bureau de transport/logistique spécialisé pour les clients aéronautiques, à Tianjin (près de Pékin) sur le site de la chaine d’assemblage Airbus de l’A320. Au bout d’un an, Airbus me contacte et me débauche pour gérer la supply chain entre les usines en Europe et la chaine d’assemblage en Chine. Je vais passer 3 ans magiques. 

Et puis, il y a 5 ans, mon mentor Airbus étant rentré à Toulouse, je me projette sur le Myanmar que j’avais visité en vacances en 2012. Fin 2013, j’arrive à Yangon et fais du consulting freelance en distribution et logistique pour des boites birmanes. En parallèle, je sers d’initiateur et intermédiaire pour la fabrication et le lancement d’un parfum français pour une chanteuse birmane. Le deal ira au bout mais le succès ne sera pas au rendez-vous, malheureusement.

Début 2017, ma femme et moi créons Akhuka Productions. Une société de production audiovisuelle. L’aventure démarre dans notre salon et 1 an plus tard, nous voilà correctement établi avec une équipe de 7 personnes et des bureaux tout neufs avec notre propre studio de shooting et de plus en plus de projets dans le « pipe ». Nous comptons d’ailleurs parmi nos clients Unilever, Coca-Cola, Heinkein, Dell, Colgate, General Electric, etc.
C’est une expérience tout simplement formidable et formatrice : faire de la compta en s’arrachant les cheveux car le système fiscal birman n’a aucune logique ni sens ; embaucher, former (et virer parfois) ; chasser de nouvelles marques ; entendre des clients complimenter votre start-up ou se battre pour aller récupérer un paiement impayé ; vérifier les coûts et checker tous les détails soi-même pour être sûr que les fournisseurs ne gonflent pas les factures ; avoir la responsabilité financière et humaine d’une structure, etc.

En août 2018, nous avons même écrit et produit un film de 4 minutes pour attirer l’attention sur le braconnage des éléphants au Myanmar. Le film a été sélectionné pour participer au Luang Prabang Film Festival fin 2018 et on espère bien monter au créneau et aller chercher le prix jusqu’à Luang Prabang au mois de décembre.

***

  • Tell us more about your academic career at IÉSEG.

Since I was 10, my goal has always been the same: "Leave France and become a corporate manager in China or California!". This is why I wanted to join IÉSEG. This post-baccalaureate school already provided pioneering opportunities: going abroad for an internship during the first year, pursuing a 100% Anglophone curriculum and participating in academic exchanges. 
I therefore joined IÉSEG in 2004 as a way of completing my projects. During my first year, I joined the Junior Enterprise and did my first internship in San Diego, California. A year later, I went back for the sales internship I did at Chrysler-Jeep-Dodge.
I finished my 3rd year by a 3-month internship in a real estate agency specializing in expatriation in Suzhou, China, near Shanghai. From there, I directly left for Mexico City to do my 4th year at Iberoamericana university. An unforgettable year: a 27,000 km road trip, climbing the Itzaccihuatl (5,300 m) and inconceivable adventures. 
After finishing my 4th year, I went back to China without even stopping in France and I got started on my 5th and last year at IÉSEG. I began with a consulting project in Suzhou for a French SME manufacturing aerospace parts. My aim was answering the following question: "How to optimize this company's logistics flows between France and China?". Six months later, I went to Shanghai to intern at SDV (Bollore group), a transport and logistics company. I joined the customer service team, organizing SIAL Shanghai: the largest international agri-food exhibition in the region. 

  • Any striking anecdote?

Several actually, but if I were to name only one, it would be the following: 24/7 access to the School. It was our 2nd home. We spent our evenings working, most of the time to tight deadlines, or even at the last minute. I remember once, it was a Monday night and we had to make a video project for the first class on the Tuesday morning, the next day. We spent the evening filming and the night editing on Windows Movie Maker. One all-nighter later, we had a finalized project and excellent memories in IÉSEG premises.

  • Did you get a sense of an "IÉSEG community" during these years?

Yes, clearly! I sensed it but I didn't enjoy it enough, unfortunately. Today it's with a heavy heart that I see on Facebook graduates who see each other and are still friends 10 years later. I sacrificed a lot of friendships and special moments for this overseas passion. I've kept a few friends from my year who have become friends for life but I would have liked to keep more.
And if 2009 graduates read this article and want to reconnect, feel free to do so, it would be really nice hearing from you.

  • Can you tell us more about your career since leaving IÉSEG?

At the end of my internship in Shanghai, once I graduated, I decided to stay in China to find my first job. An opportunity quickly arose in the Daimler group (Mercedes Benz). They offered me a dream job at the regional headquarters in Beijing: a huge 35-storey building in the business district next to Microsoft tower. However, the offer didn't come to a successful conclusion because of the difficulty of obtaining a work permit in China. Following this unforeseen event, I accepted SDV's offer to manage the business development of their transportation/logistics office dedicated to aerospace custumers in Tianjin (near Beijing) on the site of the Airbus A320 assembly line.  

And then, 5 years ago, my Airbus mentor having returned to Toulouse, I turned to Myanmar which I had visited during holidays in 2012. I got to Yangon by the end of 2013 and I worked as a distribution and logistics freelance consultant for Burmese companies. Concurrently, I became the initiator and intermediary for the production and launch of a French perfume for a Burmese singer. We saw the deal through but the project failed to be successful, unfortunately. 

In early 2017, my wife and I created Akhuka Productions, an audio-visual production company. The adventure started in our living room and today, one year later, we are well established with a team of 7 people and new offices with our own shooting studio and an increasing number of projects in the pipeline. And for that matter, companies such as Unilever, Coca-Cola, Heinkein, Dell, Colgate, General Electric, etc. are among our customers.
This is an exciting and informative experience: tearing your hair out in dealing with accounting because the Burmese tax system has no logic or meaning; hiring, training (and sometimes firing); finding new brands; hearing customers compliment your start-up or fighting to recover an overdue payment; checking costs and every detail yourself to make sure suppliers aren't inflating bills; being financially and humanly responsible for a structure, etc.

We even wrote and produced a 4-minute film in August 2018 to draw attention to elephant poaching in Myanmar. The film was shortlisted for Luang Prabang Film Festival, in Laos, later this year. We're hoping to come to the fore and go to Luang Prabang in December to receive an award.
 

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