Retour aux actualités
Article suivant
Article précédent

[PORTRAIT] Violette et Cyriaque - Concilier vie pro, familiale et associative

Portrait

-

08/04/2025

Peux-tu te présenter en quelques mots ? 

Je suis Violette, j’ai 34 ans, je suis associée et intrapreneure chez Ignition Program.

Je suis mariée avec Cyriaque, aussi diplômé de l'IÉSEG, et nous avons 2 - bientôt 3 enfants ! Nous vivons à Lille après un long passage à Paris et une découverte du Portugal pendant 1 an et demi. 


Quel parcours as-tu fait à l’IÉSEG et quels souvenirs gardes-tu de tes études ? 

J’ai fait un parcours assez standard, avec un master en marketing et un échange à Lima, au Pérou ! Je garde de l’IÉSEG des amitiés incroyables, une belle rencontre amoureuse, et au niveau plus académique une école avec des projets transverses à mener qui nous challengent et nous apprennent à bosser en équipe (les deux projets co entre autres), et un parcours de plus en plus à la carte qui permet de vraiment prendre du plaisir pendant les cours ! Cette école m’a aussi permis de continuer le théâtre (avec les cartes blanches et avec la création d’une pièce). Il y a plein de belles occasions que j’ai moins saisies (conférences, junior entreprise, hackatons…) mais les propositions sont multiples et très puissantes, correspondant à plusieurs profils d’étudiants très différents. 


Quelles ont été les grandes étapes de ta carrière professionnelle ? 

J’ai démarré ma vie professionnelle dans une petite agence événementielle spécialisée dans le luxe, un peu par hasard, où j’étais attirée par l’aspect 360° du job : quand on est chef de projet dans ce type de petite agence, la responsabilité du chef de projet est de créer un concept innovant, faire son budget, contacter des prestataires, présenter l’événement imaginé au client en le faisant rêver tout en étant ancré dans sa réalité. Il faut ensuite déployer l’événement avec la gestion de tous les prestataires (et les déconvenues :D), la négociation, le respect du budget, le lien avec le client, jusqu’à la production du jour J pour que ça se passe au mieux. J’ai fait cela 2 ans, ce qui m’a permis de me rendre compte que j’adorais le côté commercial, lien, client, mais que je ne souhaitais pas mettre mon temps au service de marques de luxe qui mettent un sacré budget pour des events presse ou grand public. 

J’ai rejoint Ignition Program, agence RH 360° innovante, qui comptait 5 salariés à l’époque. J’étais très attirée par le job proposé de “matchmaker”, faire matcher des profils qui cherchaient une aventure entrepreneuriale avec des entreprises. Il y avait un aspect commercial mais très humain dans le fait de créer des relations entre les personnes ! Je suis toujours chez Ignition program et j’ai eu la chance de vivre un parcours très intrapreneur dans nos grandes phases de croissance : j’ai été ouvrir le Portugal en tant que country opener, j’ai imaginé et lancé notre business unit de formation au management que j’ai développée, plus récemment j’ai lancé une communauté de DRH. Entre temps, je me suis formée au lean management et j’ai accompagné notre transformation d’entreprise pour se recentrer au plus proche du client. Cela fait 9 ans bientôt que j’y suis, 6 ans que je suis associée, et malgré les difficultés liées aux crises de croissance, aux retournements de marché, je continue à trouver notre mission passionnante (convertir le désir des êtres humains d’être utile en projets professionnels utiles), peu remplaçable par de l’intelligence artificielle, et en évolution constante.

Je suis en discernement pour créer ma propre aventure professionnelle pour travailler autour du sujet du couple et de sa durabilité, mais c’est un projet à plus long terme. 


D’où est venue l’envie de faire du bénévolat ? 

C’est marrant, je n’ai jamais vu cela comme du bénévolat, en tous cas je ne l’ai jamais nommé comme tel avec Cyriaque. L’idée d’un projet de couple un peu secouant vient de loin : depuis 6 ans je vais chaque été à Bréhat 3 jours pour bosser sur ma vision de l’année entourée de différents pros / coachs, et chaque année je lis une proposition de ma vision des années à venir à Cyriaque en rentrant. Cela nous ouvre de belles discussions, débats, Cyriaque finit souvent par faire la sienne et nous voyons alors les convergences et comment les faire fructifier. Cela faisait longtemps qu’il y avait une petite part dédiée à un engagement de couple, de famille, qui nous dépasserait. Je suis revenue il y a 18 mois avec cette envie d’un engagement intégral, au service d’un projet, et après avoir discerné en couple (projet vélo ? projet au service des couples ? autre ?), Lazare est apparu, poussé par des copains nantais qui connaissaient l’association (des anciens IÉSEG bien sûr ;)). 


Qu’est-ce que l’association Lazare et pourquoi avoir choisi cette cause ?


Lazare développe depuis 2011 des colocations solidaires entre personnes de la rue et jeunes actifs dans le monde entier. De façon simple, ce sont des colocations de 8 à 10 personnes (50% issues de la rue / 50% jeunes actifs, encadrés par 1 ou 2 familles) qui vivent ensemble, créent de beaux liens d’amitié, et se soutiennent mutuellement dans les moments difficiles. 

Nous sommes plus de 350 à vivre cette aventure dans le monde, répartis en 20 maisons, et, depuis presque 15 ans l’association a évité 200 000 nuits dehors. 


Lors de notre discernement, les seules certitudes c’est que nous avions : 1) mettre notre énergie au service d’un projet qui nous dépasse 2) qui soit près de chez nous, avec la conviction qu’il y a des choses à faire et à vivre en bas de chez soi.

Ensuite, nous avons beaucoup aimé le côté intégral de l’association : ce n’est pas faire des maraudes de temps en temps, c’est être ancré dans un lieu, avec une seule invitation (et pas des moindres) : une invitation à l’amitié. Il y a quelque chose de super fort là-dedans, car à Lazare on ne parle pas de réinsertion, le sujet se trouve ailleurs, la priorité c’est le vivre ensemble. Et c’est un sacré challenge pour des personnes ayant connu la rue, et des jeunes pro… Nous étions bien sûr touchés par l’enjeu de précarité et de pauvreté, mais ce sont les valeurs du projet, et la façon dont il est mené nationalement qui nous ont convaincus. Enfin, le fait que nos enfants puissent être partie intégrante de la mission me paraissait crucial : je le vois comme une invitation dès leur plus jeune âge à considérer Mohammed, Philippe, Mathias, comme des amis, et à avoir un regard sur le monde qui soit ouvert, dans la confiance.  


Comment réussissez-vous à concilier vie professionnelle, vie familiale et vie associative ? 


C’est un sacré challenge, surtout que nous allons avoir un 3ème enfant d’ici quelques jours qui va venir rebattre gaiement les cartes du pseudo équilibre familial que nous avions trouvé.

Dans les faits, Cyriaque est passé au 4/5ème (c’était une préconisation de Lazare d’avoir un mi-temps par couple dédié au projet), et moi à 90%. Nous avons donc une ½ journée par semaine ensemble, pour bosser sur les sujets de l’asso, inviter un coloc à prendre un café, ou juste être à deux. Cela me semble crucial pour notre équilibre de couple !

L’avantage d’être sur place, c’est que l’on peut faire des choses le matin ou le soir après avoir couché les enfants, ce qui n’impacte pas trop notre dispo pour les enfants, même si on a 3 supers babysitters qui s’en occupent très régulièrement. Sur le côté pro, nous avons accepté tous les deux de ne pas avoir trop de giga ambition sur les 2 prochaines années (pas de création de boite, pas de move professionnel prévu, pas de prise de poste maxi impactante), donc nous continuons bien sûr à être au taquet dans nos entreprises respectives et à y apporter de la valeur mais il y a moins la course “au next step”. C’est probablement aussi cette expérience Lazare qui permet de répartir ce qu’on pouvait projeter comme devant être la vie pro, “nourrissante challengeante excitante” qui vient se répartir sur d’autres pans de notre vie  !


Que signifie « être responsable »  d’une maison ? Quelles sont les missions qui y sont associées ? 


Notre rôle est tout d’abord d’être présent. Cela peut paraître simple, mais cela demande de réorganiser un peu notre vie sociale et de la faire tourner plus autour de la maison ! C’est de promouvoir le “vivre ensemble” en simplicité qui est notre principale mission. 

Ensuite, nous sommes responsables d’animer la maison et de la faire vivre, en s’occupant notamment du recrutement (jeunes pro et personnes ayant connu la galère) et pour se faire en invitant largement à venir découvrir le projet dès que c’est possible. Cela peut être en faisant connaître le projet à des jeunes professionnels ou des étudiants en fin de cycle en quête d’une aventure de coloc pas comme les autres (plusieurs IÉSEG sont d’ailleurs passés par la coloc de Lille ces dernières années!), ou en faisant vivre des partenariats d’entreprise localement (McCain, Décathlon, Leroy Merlin…). De façon plus quotidienne, c’est tout simplement en faisant une sortie vélo avec nos colocs ou en proposant d’aller faire se faire un ciné ensemble. Enfin, notre mission est de garantir le cadre de vie au sein de la maison (faire respecter les règles, pas d’alcool, pas de drogues, pas de violence) et orchestrer la vie de la maison et des différentes personnes qui accompagnent le projet localement, notamment les travailleurs médicaux sociaux). Cela peut nous amener à recadrer si besoin, voire mettre fin à la présence d’un coloc si il vient à mettre en péril le collectif. Ce n’est pas la partie la plus simple, mais qu’est ce que c’est apprenant ! Nous y retrouvons de nombreux éléments de la fiche de poste d’un manager :) et cela nous challenge, et nous fait progresser sur nos limites. 


Et toute autre info qui te semble pertinente 😊

-> Il y a un goûter de l’amitié chaque premier dimanche du mois au 82 rue pasteur, Marcq en Baroeul, ouvert à tous! Venez nombreux ! Si vous voulez en savoir plus, n’hésitez pas à nous écrire à lille@lazare.eu. Et puis, il y a des maisons partout en France! N’hésitez pas à les contacter pour aller rencontrer les colocs, et à visiter le site www.lazare.eu

-> Il y a un grand projet d’agrandissement de la maison car nous allons créer une colocation d’hommes supplémentaire, une colocation de femmes et 3 studios. Le projet démarre d’ici quelques semaines. Notre enjeu va être et sera de faire grandir la visibilité de la maison car qui dit nouvelles colocs dit nouvelles recherches de jeunes pros, et personnes en galère. Actuellement nous recherchons toujours un 4ème jeune pro, homme, 25-35 ans, en désir de vivre une aventure déroutante et incroyablement riche. 

Commentaires0

Veuillez vous connecter pour lire ou ajouter un commentaire

Articles suggérés

Portrait

[PORTRAIT] - Thibault Durieux - sortir la grand-voile et naviguer en région polaire

CT

Charlotte TARDIVEAU

04 février

Portrait

[PORTRAIT] - Alexandra HURAUX - Un tour du monde sans avion

CT

Charlotte TARDIVEAU

08 octobre

3

Portrait

[PORTRAIT] Gaël MARQUILLY - Voyager enseigne la tolérance !

CT

Charlotte TARDIVEAU

03 septembre